Grandir saison 7 - Théâtre - Theatre Pau
15962
post-template-default,single,single-post,postid-15962,single-format-standard,bridge-core-3.0.7,qode-page-transition-enabled,ajax_fade,page_not_loaded,,qode-child-theme-ver-1.0.0,qode-theme-ver-29.4,qode-theme-bridge,disabled_footer_top,qode_header_in_grid,wpb-js-composer js-comp-ver-6.10.0,vc_responsive

Grandir saison 7 – Théâtre

Grandir saison 7 Je me souviens

Grandir saison 7 – Théâtre

Grandir saison 7

Cinq équipes se sont mises au travail. Cinq spectacles créés pour réaliser un événement théâtral : Grandir saison 7. Trois jours de théâtre, de rencontre avec le public. Grandir saison 7. Une vie intense et forte pour mener des élèves motivés. Grandir saison 7. Ils n’ont pas ménagé leurs efforts. Grandir saison 7. Ils ont servi au mieux des écritures théâtrales contemporaines et ambitieuses.

Trois textes de Françoise Du Chaxel. Un texte de Sylvain Levey. Un texte de Laurent Mauvignier.

Ces textes de Grandir saison 7 ont un point commun. Nous faire réagir, s’extraire du réel ( même si ces écritures se nourrissent de nos réalités ). Regarder le monde avec de la distance. Le comprendre mieux, mieux le critiquer pour le faire évoluer, c’est un souhait.

 

« La terre qui ne voulait plus tourner ».

Dans « La terre qui ne voulait plus tourner » de Françoise Du Chaxel, je me souviens du discours du président qui s’occupe de tout : « des écoles, des hôpitaux, des usines, des voitures, de la télévision, des banques, des riches, des pauvres, euh, non, pas des pauvres, du foot, de tout quoi ! » Toute ressemblance avec une personne réelle serait bien sûr fortuite…

 

« Autrefois, aujourd’hui, demain ».

Je me souviens dans  » Autrefois, aujourd’hui, demain » de Françoise Du Chaxel de cette grand-mère qui se rappelle de ses premières manifestations. Elle raconte à sa petite fille comment en 1968 elle tenait une pancarte :

« … dessus, j’avais écrit : l’imagination au pouvoir. J’étais très fière, c’était la première fois que je disais quelque chose. »

 

« Par les temps qui courent ».

Je me souviens aussi de « Par les temps qui courent » , 12 scènes caustiques écrites par Sylvain Levey et que les jeunes en charge de défendre cet univers s’en sont donnés à coeur joie en choisissant des textes rudes : l’histoire d’une lycéenne fille-mère abandonnée par son copain, l’histoire d’un jeune, nul au foot et abandonné par le directeur de l’école et entraineur qui lui donne le rôle de remplaçant, assis sur un banc froid dans la région Nord-Picardie et qui avoue qu’à 18 ans il voudra devenir une femme et s’appeler Rosetta ou Linda.

 

« Ce matin, la neige ».

Je me souviens de « Ce matin, la neige » de Françoise Du Chaxel : » La neige de ce matin me dit que j’ai eu une enfance, je l’avais oubliée. 1942, plus de ligne de démarcation, toute la France est occupée, ceux qui ne sont pas rentrés en Alsace sont considérés comme des émigrés. Mon père me dit enfin pourquoi il ne pouvait pas rentrer. Il avait déserté l’armée allemande pendant la guerre de 14. Il est indésirable comme le sont les juifs, les Tziganes, les non-conformes. Je suis fière de lui. L’instituteur me fait lire les journaux. La haine à chaque page. La haine et la soumission. Je me sens du côté des indésirables. La famille juive qui vivait chez l’instituteur a disparu. Qui l’a dénoncée ? Une autre famille est abritée dans la grange de la ferme. À la moindre alerte, ils partiront dans les bois. Depuis que je ne suis plus endormie, une rage m’habite. Je voudrais être juive. »

 

« Ce que j’appelle oubli ».

Je me souviens de « Ce que j’appelle oubli » de Laurent Mauvignier, cette histoire inspirée par un fait divers survenu à Lyon en décembre 2009. Un cri déchirant qui ramène à la vie un homme mort d’avoir eu trop soif. Il a juste bu une canette de bière dans un super marché et ensuite a été tué par les vigiles du magasin : « … la vie n’a pas été pingre avec lui, malgré l’apparence que ça donne, mais, ne t’en fais pas, il dirait, ma mort n’est pas l’événement le plus triste de ma vie, ce qui est triste dans ma vie, c’est ce monde avec des vigiles et des gens qui s’ignorent dans des vies mortes comme cette pâleur… »

 

Comédiens-citoyens.

Des mots, des comédiens-citoyens engagés dans une aventure théâtrale Grandir saison 7 qui donnent le meilleur d’eux même pour faire entendre l’intelligence des auteurs…

Grandir saison 7 avec un public présent, attentif, silencieux, troublé. Grandir saison 7 avec des applaudissements fracassants, des fleurs beaucoup, des bouquets énormes.

Grandir saison 7 pour saluer ce qui devient une prouesse, faire du théâtre ! Non pas de la distraction ou du divertissement !

Grandir saison 7. Pas d’amants sous le tapis ni dans les placards.

Grandir saison 7 c’est juste un espace sobre, celui de notre liberté de parole, de conscience.

Grandir saison 7 c’est notre liberté de rester humain et de se demander : dans quel monde on vit ?

Valérie Leconte

No Comments

Sorry, the comment form is closed at this time.